Du coeur de Gaïa au bras d'Hermès: extrait d'un tour du monde

Du coeur de Gaïa au bras d'Hermès: extrait d'un tour du monde

lundi 29 août 2011

Chili - Pucon


Première étape au Chili et nous sommes accueillis par…  la pluie ! Mais il paraît que demain le temps est idéal…et idéal pur l’ascension du volcan Villarica, 2847m.
A la fois majestueux et dangereux, ce volcan est « réputé » pour ses violentes et meurtrières éruptions (pour info, la dernière éruption date de 1971 ouvrant une faille de 4km).
La ville vit sous la menace constante de ce géant, les sirènes d’alerte résonnent tous les jours à midi dans les rues désertes, rappelant que les fumeroles quotidiennes dégagées par le cratère peuvent se transformer à tout moment.















Paradoxalement, le volcan est aussi l’attraction touristique des environs aussi bien pour le trek que pour le ski. Nous optons pour l’expédition, à l’assaut du cratère.
L’équipement complet du parfait alpiniste en herbe nous est fourni : crampons, piolet, chaussure, casque, combinaison étanche et un sac à dos bien rempli…  Bref, une bonne nuit de sommeil et c’est parti.
5h du mat’, le réveil sonne déjà… départ dans 45 minutes, le temps de faire les sandwichs, déjeuner et sortir la tenue de combat.
6h30, les yeux pas vraiment en face des trous, on est au pied de la montagne, la nuit est encore bien présente et les nuages aussi… ça s’annonce mal, on décide d’attendre… finalement on partira 30 minutes plus tard, pour un voyage mouvementé au pays de Villarica.
Cette expérience aura été unique…et le restera, enfin pour moi. La vue, les paysages, le calme et  le dépassement de soi sont autant d’atouts qui m’ont séduite au cours de cette excursion.
Et pourtant,  je ne suis pas prête de recommencer. Marcher dans 40 cm de neige, c’est un exercice difficile, marcher dans 40 cm de neige pour la première fois, c’est une épreuve pénible, mais marcher dans 40 cm de neige pour la première fois pendant des heures sur des dénivelés importants c’est un challenge éprouvant.
Nous avons marché 6 heures majoritairement dans la neige et ce fût un moment redoutable pour moi. Le vent, de plus en plus pressant, nous fouettait le visage me laissant pour souvenir quelques brûlures sur la joue.
Alors que nous étions au sommet d’une crête sur un dénivelé pentu, la neige laissa place à une paroi verglacée où le vent se faisait de plus en plus violent, la progression devint alors un combat redoutable, bref un moment de grande détresse où la peur était de plus en plus intense. Les conditions météo se dégradant rapidement, le guide annonça la descente sans pouvoir poursuivre jusqu’au sommet et donc au cratère, un soulagement pour moi il faut l’avouer.
La descente fut en partie sur les pieds… en partie sur les fesses puisque nous étions équipés de petites luges. Mais compte tenu de la quantité de neige la marche fut plus de la partie que nous l’avions espérée. C’est donc sur les rotules que nous sommes arrivés à bon port.














Cette excursion m’aura enseignée deux choses : le dépassement de soi et les limites de soi. Je crois sincèrement qu’aujourd’hui j’ai atteint mes limites mais je ne regrette rien !
Un certain sentiment d’inachevé persiste cependant, mais l’expérience restera inoubliable même si elle m’en coûta quelques larmes et heureusement que Yannick était là pour moi.
Voilà une étape qui m’aura appris beaucoup !

Chili - Itinéraire

Argentine - San Martin De Los Andes

San Martin De Los Andes est un petit village rustique niché au cœur de la cordillère des Andes sur les bords du lac Lacar. Petite Suisse au cœur de la montagne où le bois prédomine donnant tout son charme à la ville.






Aujourd’hui, c’est férié, les chocolateries et les salons de thé sont à l’honneur. Chacun profite d’un moment de détente pour apprécier une fondue au chocolat, un thé ou un café. Nous profitons, nous aussi, de cette atmosphère détendue et chaleureuse en mangeant une généreuse part de « torta casera » avant de prendre notre envol pour le Chili à l’aube.


Argentine - La route des 7 lacs

Aujourd’hui direction San Martin De Los Andes par la route des 7 lacs, ultime étape avant de rejoindre le Chili.
Nous voici donc sur les traces du Ché qui  chevaucha sur sa moto ces chemins escarpés bien avant nous.
Le chemin de gravier qui fait office de route nous garanti le plus grand confort : bus bringuebalant, amortisseurs bien amortis et poussière en lot de consolation. Le chauffage était, quant à lui, une option et la notion de « tape-cul » une évidence !
L’hiver glacial règne « outdoor », les paysages givrés figent toutes tentatives de vie et le brouillard ne daigne se disperser sous les rayons du soleil. Alors, notre esprit s’évade tout en admirant ce panorama transit.
La nature a revêtu son manteau blanc, quelques stalactites ornent les branches disloqués tandis qu’un tapis de neige recouvre le sol de la vallée. Les forêts sont dépourvues de vie, aucune branche ne vacille, aucun bois ne craque, pas un mouvement, pas un geste, rien si ce n’est le calme absolu. Seule la couleur turquoise des lacs contraste avec le blanc immaculé des paysages alentours, mais la vie est indéniablement absente dans l’attente de jours meilleurs.
Les paysages sont fabuleux bien qu’un peu mélancolique mais nous en admirons chaque facette (enfin moi, le marchand de sable ayant fait une victime…).





Argentine - Bariloche


Après trop d’heures de bus (27h pour être exact…) à observer une végétation minérale composée uniquement de petits buissons roussis et à regarder en série les films de Stallone diffusés dans le bus (bon faut le dire les histoires de gros bras aux effets spéciaux zéro, ça va bien une temps mais au bout de 4 films, on s’épuise !…), les paysages verdoyants de la province de Bariloche s’offrent enfin à nous, sauf qu’il fait nuit et le vent glacial s’engouffre déjà  dans les rues de la ville.


Et donc après un bus, rien de tel qu’un autre bus, direction le centre-ville.
 Nous prenons rapidement place dans notre petite auberge bien sympa. Mais comme à leur habitude, réservez un dortoir de 4 et vous en aurez un de 6 pour le prix de 4… Les dortoirs, c’est sympa mais côté intimité ce n’est pas le top, alors cette fois-ci (allez savoir pourquoi, la fatigue, l’humeur, le bus peut-être),  je lui fis remarquer le nombre de lit en trop… Il y avait donc deux possibilités : rester dans le dortoir et payer moins (ce qui n’arrange pas souvent…) ou changer pour un dortoir de 4 !  On obtiendra gain de cause… et cerise sur le gâteau : une chambre rien que pour nous !
Mais aujourd’hui c’est un grand jour, non pas parce que nous avons battu tous les records en terme  de temps de voyage, mais parce que nous fêtons nos 2 ans !! wouwowu pourvu que ça dure ! ;)
Donc on laisse au placard nos pâtes qui ornent nos assiettes midi et soir depuis notre arrivée au pays de l’inflation pour…. une fondue au fromage et …. Au CAMEMBERT s’il vous plaît ! Vous l’aurez compris, on a bien mangé… !!





Le lendemain, nous partons à la découverte des environs ; direction le Cerro Campanario où nous admirons une vue imprenable sur le lac Nahuel Napi. Le paysage est splendide : le ciel est dégagé, le soleil reflète ses rayons sur l’ensemble des lacs alentours et les monts enneigés au loin complètent le panorama. Les rapaces feront également leur apparition dès la sortie de notre salade de compétition, et pas question d’en perdre une miette, ils nettoient au fur et à mesure, quel rapace ces rapaces !!














Petit tour dans la ville, appelée la Suisse Argentine, les bâtissent sont en bois style chalet chic, mais seulement dans les rues principales, après le charme disparaît au profit d’immeubles plutôt ingrats.






15 jours que nous sommes ici, multiples aller-retour à la banque et un portefeuille toujours vide, c’est l’heure des comptes … et ce n’est pas joli-joli. Résultat des courses… on s’exile, demain direction le Chili !